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(白色費佳酪報:布爾喬亞的玩意)

今年坎城影展的官方網站首頁用的是王家衛的花樣年華,

讓人覺得哇哇哇的設計。

http://www.festival-cannes.fr/

影展期間2006   5月17日至5月28日

沒想到好樣的W今年去坎城當翻譯,真令人羨慕,雖然當翻譯會緊張的半死,沒有心情好好享受。

義大利導演Nanni Moretti,再次入圍金棕櫚。

Nanni Moretti et Silvio Orlando dans le film italien de Nanni Moretti, "Le Caïman" ("Il Caimano").

義大利導演南尼莫烈提最新作品「政界巨鱷」,
BAC FILMS發行

世界日報影評Jacques Mandelbaum讚譽這部電影如同楚浮的八又二分之一。

「政界巨鱷」預告片

http://www.lemonde.fr/web/video/0,47-0@2-766360,54-772201@51-766759,0.html

參考資料:

2006.05.23  中國時報
阿基郭利斯馬基、南尼莫瑞提 競逐金棕櫚
賀靜賢/坎城22日電

都曾是坎城影展得主的芬蘭導演阿基郭利斯馬基、義大利導演南尼莫瑞提,今天分別帶著新作「薄暮之光」和「政界巨鱷」來角逐金棕櫚,戲院裡掌聲多! 

阿基郭利斯馬基曾以「沒有過去的男人」拿過坎城評審團大獎,新作「薄暮之光」是他的「芬蘭三部曲」中,繼「浮雲世事」、「沒有過去的男人」後的最後一部。阿基說,這其實就是「輸家三部曲」,用不帶悲情甚至有點機械式的演出方法,描述社會底層或邊緣人,反映芬蘭的社會現況,令人產生莫名感傷。

「薄暮之光」男主角簡尼海帝南亞是百貨公司管理員,犯罪集團派成員搭訕,目的是偷走珠寶並嫁禍,而過程中他就像狗一樣死忠,沒反抗承受一切。阿基說:「底層的人寂寞,卻沒有退路。」阿基本人則相當有趣,在拍照時,扭屁股走路,逗攝影記者哈哈笑。

南尼莫瑞提曾以「人間有情天」拿下金棕櫚,他說新作「政界巨鱷」是描述愛、熱情和政治的電影。他以2個沒錢沒人卻想拍攝前義大利總理貝魯斯柯尼故事的女導演和製片為開頭,描述他們如何面對工作以及感情困境。同時,他也試圖描繪當初一心支持貝魯斯柯尼登上總理之座,最後發現政客終究掛勾財團圖利自己,而大感 失望的市民心聲。

 

 

 

世界日報影評

 

SÉLECTION OFFICIELLE - EN COMPÉTITION

"Le Caïman" : Moretti face à l'âme italienne

LE MONDE | 22.05.06 | 15h40  •  Mis à jour le 22.05.06 | 15h40

 

Par quel étrange paradoxe Le Caïman, qui est moins personnel que Je suis un autarcique (1976), moins drôle que Sogni d'Oro (1981), moins virtuose que Palombella Rossa (1989), moins émouvant que Journal intime (1993) ou moins romanesque que La Chambre du fils (2001), se révèle-t-il le film le plus fort réalisé à ce jour par Nanni Moretti ? La réponse à cette question tient, par-delà les nombreux fils que le film entremêle avec maestria, au défi fondamental qu'il relève et remporte : montrer pourquoi l'Italie, ce pays à tous égards béni des Dieux, produit régulièrement une toxine apparentée de près ou de loin au fascisme. Davantage qu'au match personnel et tant attendu Moretti-Berlusconi, c'est bien à cette question collective que Le Caïman (sorti en salles lundi 22 mai) s'affronte, avec un génie qui le range parmi les rares oeuvres de cinéma parvenant à donner corps à cet ineffable qu'on nomme l'âme nationale.

L'argument et la manière, partagés entre drame et comédie, sont purement morettiens. Voici un producteur de films de série Z, Bruno Bonomo (excellent Silvio Orlando), parvenu au dernier degré de la faillite professionnelle et intime. D'une part il ne parvient plus à financer des oeuvres aussi immortelles que Suzy la misogyne ou Maciste contre Freud, d'autre part sa femme, aussi lasse de tenir le rôle principal dans ces navets que dans la vie de ce démiurge au petit pied, décide de le quitter avec ses deux enfants. C'est dans ce trente-sixième dessous, dont il refuse aveuglément de prendre en compte la réalité, que Bruno voit arriver sur son bureau le scénario d'une jeune réalisatrice, intitulé Le Caïman. Sans comprendre d'abord qu'il s'agit d'un film de dénonciation consacré au trouble itinéraire qui a porté Berlusconi au pouvoir, il s'engage à fond dans ce projet, dont la préparation devient le sujet même du film de Moretti.

Equitablement partagé entre les vicissitudes du producteur raté et la réussite louche du personnage principal de son nouveau film, Le Caïman met subtilement en scène une structure en miroir de part et d'autre de laquelle Bonomo et Berlusconi partagent le même vice : celui du mensonge comme art de vivre confinant à la bouffonnerie tragique.

LA RÉALITÉ FANTASMÉE DU FASCISME

A des échelles différentes, les deux personnages sont donc un seul et même homme, ce hâbleur italien qui n'aime rien tant que prendre et faire prendre ses désirs pour la réalité au point de ne plus les distinguer. C'est sur la scène frauduleuse de cette réalité fantasmée que le fascisme fait précisément son lit, transformant une bénédiction (la fantaisie) en malédiction (le totalitarisme).

Mais les vertus du Caïman ne s'arrêtent pas là. Car le film porte formellement en lui les stigmates de cette perte du réel, en multipliant jusqu'au vertige la mise en abyme, la fragmentation, la prolifération de plusieurs matériaux. Extraits des films Z délirants produits par Bonomo, projections imaginaires du même Bonomo à la lecture du Caïman, projection réelle d'archives sur Berlusconi, répétitions et tournage du Caïman : autant de strates qui permettent à de multiples interprètes de Berlusconi, à commencer par Berlusconi en personne comme caricature de lui-même, de hanter le film de Moretti de bout en bout. Cette manière à la fois hilarante et angoissante de suggérer qu'il y a en tout Italien quelque chose de Berlusconi trouve son apothéose dans son ultime avatar, à la fin du film, sous les traits de Moretti, au cours d'une grandiose séquence de dédoublement, où le cinéaste, devenu acteur de son film en même temps que du film dans son film, l'incarne en statue du Commandeur.

La longue proximité cinématographique de Moretti avec la chose politique trouve dans cette ultime et cauchemardesque fusion avec le personnage de Berlusconi, dans une scène d'anticipation annonciatrice de guerre civile, une forme en quelque sorte sans retour. Une forme où se joue, au moins depuis Le Dictateur de Chaplin, le combat pour la vérité entre ces deux puissances du faux que sont le cinéma et de la politique. Quand bien même Moretti s'arrange pour remettre son personnage principal, Bonomo, du bon côté de l'artifice, au cours d'un lent et douloureux raccommodement avec le réel, Le Caïman n'en demeure pas moins un film d'une cruauté et d'une noirceur inégalées dans le parcours du cinéaste. Du grand art, qui permet à Moretti de signer, à sa manière, son Huit et demi.

Film italien de Nanni Moretti avec Silvio Orlando, Margherita Buy, Jasmine Trinca, Michele Placido, Nanni Moretti. (1 h 52.) En compétition.

Jacques Mandelbaum

Article paru dans l'édition du 23.05.06

 


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